Alors que j'étais à fond en train de jouer sur mon smartphone à Archeros, Boris interrompt ma partie en mode furie :

"Qu'est-ce qu'il me veut ton ancien client ?
Il veut que je lui décrive comment je résous ses anomalies ?
Et puis quoi encore ?
C'est ton pote ou quoi ?
Je sais très bien que vous allez boire des coups ensemble le samedi soir !
Mais moi, je ne suis payé qu'un développeur, je ne suis payé que 1800 euros.
Ce n'est pas à moi de gérer le client !"

Sur le moment, il m'avait balancé tellement d'informations avec une telle agressivité que j'en suis resté figé.
J'essayais de regrouper ses informations pour essayer de reconstituer ce qu'il s'est passé.



Il y a un mois et demi, je venais de terminer le projet MT9 en catastrophe et livrer en recette.
J'avais totalement dépensé le budget et le directeur m'avait sorti du projet.
Boris m'avait donc remplacé pour gérer les anomalies.
Je lui ai donc envoyé toute la documentation sur Confluence et l'inviter à me concerter en cas de nécessité.
Il a envoyé un mail pour confirmer au client qu'il prenait la suite.

Boris est en reconversion professionnelle.

Dans notre SSII, les grilles salariales privilégient les cursus informatiques, il est donc en dessous du marché.
Toutefois, l'entreprise lui offre l'opportunité de se refaire dans le milieu informatique.
Avant que nous soyons 20 en intercontrat, seules 5 personnes pouvaient y échapper en se consacrant dans la résolution d'anomalies.
Comme il y'avait 3 personnes en reconversion professionnelle et en période d'essai, je les avais priorisé auprès du directeur pour leur permettre de concrétiser leur CDI.
Je me suis alors rappelé de cette scène où je les avais défendu et que Dimitri m'avait averti qu'ils allaient me mordre au cou.
Il savait que sans accompagnement, ils allaient se vautrer et se retourner vers moi.

Je ne m'attendais pas à ce que cela se produise vraiment.
Boris m'accuse de ne pas l'avoir encadré sur le projet MT9 alors que le directeur me l'avait formellement interdit.
Le client s'est plaint.
Après des échanges assez flous avec le directeur, il décide de me redonner les rennes du projet.



Je n'ai toujours pas compris le contexte de ce qui s'est passé avec Boris et qui l'a amené à me critiquer comme ça.
Évidemment, je lui ai confirmé que c'est ma faute.
Dans les cas critiques, j'ai compris en tant que manager qu'il fallait prendre sur soi et surtout penser "solution".
Quand les gens sont dans la merde, ils ont tendance à se tirer dessus et à chercher un coupable...
J'espère qu'il ne se focalisera pas sur cette histoire et qu'il pourra aller de l'avant.

Mais ce que je constate, c'est que souvent, dans les SSII, les gens qui sont sous-payés finissent par péter un câble en dévoilant haut et fort leur salaire à force de subir.
Une nouvelle fois, je n'ai pas de solution miracle, celle que je propose est ce site : notetassii.com.




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