La semaine dernière, Paul était parti renégocié son salaire, mais s'est fait remettre en place par le directeur.
Il ne cessait de se plaindre et a formé un nouveau groupe : celui des sous-payés.

Ils se sont isolés des autres personnes de l'openspace.
Pris par un sentiment d'injustice, je savais qu'ils n'allaient plus être investis dans leur travail.
Et j'attendais la réunion des chefs pour essayer de faire un geste pour eux auprès du directeur.
Mais lorsqu'elle a eu lieu, il était déjà trop tard.

Le directeur nous a annoncés :

Ils ont tous démissionné...
Il faut recruter des renforts pour compléter vos équipes !



L'objectif était d'atteindre 150 points.
L'équipe 1 en a produit 107, l'équipe 2 en a produit 83.
Dans le récapitulatif des points, les personnes ayant démissionné n'ont fait aucun point.

Je ne peux m'empêcher de culpabiliser sur ce qui se passe.
C'était logique et prévisible.
Les développeurs sont tellement demandés qu'ils peuvent se permettre de claquer la porte car ils savent qu'ils pourront trouver un autre job en claquant des doigts.



Je leur avais même conseillé de le faire, pour leur bien.
J'ai moi-même été développeur, je sais très bien qu'ils se sentiront mieux ailleurs et qu'ils auront le salaire qu'ils méritent.
Mais en tant que Scrum master, je sais que j'ai contribué à la chute de l'équipe...

Finalement, je vais faire semblant d'accuser le système des SSII, parce que les mentalités des patrons n'ont pas changé. Ils n'hésiteront pas à surexploiter des gens et à s'engraisser sur leur dos. Et par conséquent, ce n'est pas forcément ceux qui font le meilleur travail qui sont les mieux récompensés, ce sont souvent les gens qui se vendent le mieux...


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