Quand je vois le CV de mon père, il tient sur une ligne : bagagiste pendant 30 ans chez H. Reinier.
Le mien tient sur plus de 3 pages...

Est-ce la fin des carrières linéaires pour la génération Y ?
Ou est-ce que c’est parce que nous ne trouvons pas notre ikigaï ?


En tout cas, moi, je suis passé par toutes les cases à côté, sans l’atteindre. J’ai tout d’abord commencé chez Disney. L’ambiance était géniale et j’y trouvais du sens. Le SMIC me convenait. Je songeais à quitter mes études pour y terminer là-bas. Mais jamais mon entourage ne l’aurait accepté, surtout les parents. Depuis tout petit, ils me rabâchaient sans cesse de réussir mes études, d’au moins avoir un bac +5, de devenir ingénieur...

Mes parents n’ont pas pu bénéficier d’une scolarité. Ma mère a vécu au Laos et mon père au Combodge. Là-bas, c’était la guerre civile. Ils se sont réfugiés en France et se sont sacrifiés au travail pour que moi et mes frères, nous puissions bénéficier des meilleurs conditions pour réussir nos études et je les remercierai jamais assez ! Grâce à eux, je suis devenu ingénieur en informatique.

Et j’ai commencé en tant que développeur dans une SSII. J’avais signé à 36kE fixe, soit 2300 euros net par mois. C’était fini, les problèmes d’argent pour sortir. Mais paradoxalement, je n’arrivais plus à dégager du temps pour en profiter. Mon quotidien, c’était : métro, boulot, dodo

J’entrais dans le moule qu’on m’avait prédestiné pour le restant de mes jours. C’était le Saint Graal pour mes parents !

Mais un an plus tard, je ne supportais plus ce vide que j’avais en moi. J’étais un jeune cadre dynamique et ambitieux, je voyais les choses en grand : je voulais changer le monde !

Je suis donc passé dans la case entrepreneur, avec Social Event et y ai découvert la précarité. À ce moment, j’avais besoin de monter un projet de A à Z et de savoir jusqu’où je pouvais aller. C’est certainement le sentiment d’accomplissement de la pyramide de Markov.



Mais retour à la réalité du business, aujourd’hui, j’ai trouvé un compromis : l’alternance entre mon job en SSII (argent + passion) et Note ta SSII (passion + sens).
Et pour être honnête avec vous, je ne suis toujours pas comblé...
La quête de l’ikigaï continue pour moi. Et pour vous ?



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