2011 : Fraîchement diplômé d'école en informatique, Anthony signe son premier contrat dans une SSII à taille humaine. Notre ami organise donc une soirée pour fêter son nouvel emploi et manifester sa joie. C'est la tradition chez nous ! Nous nous voyons régulièrement pour se faire des activités ensemble, je suis très heureux pour lui.
2012 : nous avons de plus en plus de mal à se voir. Anthony a de plus en plus de travail, il a lui-même demandé à son chef d'avoir plus de responsabilité. Je me souviens encore de ce week-end où nous nous faisions un barbecue dans le jardin et qu'il s'est isolé dans un coin parce que son patron l'avait appelé soudainement pour lui donner une tâche à faire.
2013 : on a réussi à faire sortir Anthony le jour de son anniversaire. Nous avions l'habitude de débarquer à l'improviste, comme nous savons qu'il déteste organiser. Mais c'est au cours de cette soirée qu'il va déclarer que : "mes collègues, c'est ma 2e famille". Je crois que tout le monde a été choqué par sa réplique, en particulier Allan qui le connaissait depuis les couches culottes. Je présume que c'est notre intrusion qui l'a peut-être brusqué et que c'est une réaction liée à l'impulsion.
2014 : Anthony se plaint de son travail. Le rythme est effréné et il est baladé de mission en mission. Il gère 4 projets sous des technologies différentes, et c'est mauvais pour sa carrière, il ne se spécialise pas, c'est juste un bouche-trou pour l'entreprise. Et nous savons bien que les SSII recrutent, je lui ai donc proposé l'alternative de changer d'entreprise. Réponse évidente : Impossible pour lui d'abandonner ses collègues, c'est sa 2e famille !
2015 : Anthony nous annonce qu'il a une copine. C'est génial ! Il commence à ressortir mais l'ambiance est différente. Allan a du mal à digérer son comportement précédent et ne manque pas une occasion pour s'embrouiller avec lui. Mais cette fois, Anthony affiche clairement son ambition de quitter la boîte pour passer plus de temps avec sa copine, sa famille et ses amis.
2016 : Anthony subit. Une grosse partie de ses collègues est partie... C'est le turn-over des SSII. Mais malheureusement, son équipe se trouve en sous-effectif. Anthony est chargé de former une stagiaire qui est là en renfort. Malheureusement, elle ne fait que le freiner et Anthony ne veut pas quitter l'entreprise malgré les conseils de sa copine et ses amis. Sa conscience professionnelle l'en empêche... Un vrai corporate !
2017 : Anthony vient de concrétiser son nouveau projet avec sa copine : l'achat d'un bien immobilier. Pour lui, il n'est plus question de quitter l'entreprise.
Malgré ses horaires, il a fait le choix de rester dans son entreprise et de s'y consacrer pleinement.
Peut-on parler considérer le corporate de carriériste ?
Et si la majorité des jeunes de la génération Y préfère changer d'entreprise pour apprendre plus et évoluer, j'ai une profonde admiration pour cet homme et sa dévotion pour son patron.
J'espère juste qu'il ne sera pas touché par le burn-out et qu'il sera continuellement reconnu par sa SSII...