Le client pense toujours qu'ajouter un simple bouton sur un site web ne dure que 15 minutes à faire pour un développeur.
Evidemment, s'il ne s'agissait que de lui mettre un bouton à l'écran, ce serait facile... Mais évidemment, il s'attend également à toutes les actions fonctionnelles derrière, sans engendrer de régression sur l'existant. Voilà pourquoi j'aime bien comparer l'architecture d'un site web à celle d'une maison lorsque je fais mes chiffrages !
Le syndrome de l'imposteur
Sous la pression du client, nous avons tendance à diminuer nos estimations pour le satisfaire. Et comme nos supérieurs hiérarchiques vont repasser par-dessus, les délais vont se restreindre. Conséquence : des mails qui sont envoyés après 18h et un grand stress pour tenir les délais de livraison en production.
Pour y remédier, certaines entreprises adoptent un abaque
L'abaque est un document officiel, signé entre l'entreprise et le client pour fixer les délais. Il comprend tous les process de communication, de dév, de tests, de livraison et pleins de petites tâches ignorés qui peuvent prolonger votre temps de travail. C'est également pour décortiquer une tâche et donner les détails justifiant le chiffrage.
Dans le cadre du développement de la partie "Commentaire", nous aurons donc :
- Création du bouton sur IHM : Simple
- Création des tables et des objets relatives aux commentaires : Simple
- Création des Services de création de commentaires : Moyen
- Gestion des rôles pour les commentaires : Moyen
- Affichage des nouveaux commentaires sur l'IHM : Simple
Et même si le temps de développement peut prendre une journée, il est important de prévoir une marge pour les tests, la livraison, la communication et les évolutions de dernières minutes qui peuvent survenir (Modération des commentaires, le fait de pouvoir signaler, etc...). Il est donc logique de chiffrer le développement à 4 jours. Et en général, le plan détaillé suffit pour justifier au client qu'il ne s'agit pas que d'un simple bouton "commenter" qu'on doit développer.
La méthode SCRUM
Quand on parle de chiffrage, il est difficile d'annoncer des chiffres, surtout lorsqu'on n'a pas d'expérience. Pour pallier au problème, les entreprises basculent leur projet sous méthodologie agile, ce qui permet une plus proche proximité et réactivité au sein des équipes. Et en effet, pour les chiffrages, ce ne sont plus des chiffrages en jours/hommes mais des points qui sont attribués aux tâches. L'équipe se réunit, fixe ensemble les points par rapports au nombre de Fibonacci (1, 2, 3, 5, 8 et 13) et livre une version à une fréquence allant de 2 à 4 semaines pour que le client puisse voir l'avancé du projet et le tester.
Donc pour éviter un chiffrage épicier, c'est juste une question d'organisation. Il suffit d'instaurer un abaque ou de mettre en place une méthodologie comme le Scrum... À vous d'être force de proposition pour améliorer le process !